Les matériaux utilisés
Vous souhaitez vous offrir un couteau artisanal, ou bien en commander un mais vous ne savez pas comment choisir les matériaux ?
Peut-être, suite à votre lecture sur mon site qu'un certains nombres de termes vous sont resté étranger ?
Je vais tenter de vous aiguillez sur les différents matériaux utilisés dans le domaine de la coutellerie, et si malgré cela des questions vous reste sans réponses alors n'hésitez pas à me contacter pour me poser toutes vos questions, j'essayerais de vous aiguillez au mieux.
Les aciers
Les aciers utilisés dans le domaine de la coutellerie peuvent être divisés en 2 catégories, les aciers carbone et les inox.
Les aciers carbone
Pour faire simple, un acier carbone est composé de fer ainsi que de carbone. Ce dernier permet de donner à cette alliage un grande dureté.
Le taux de carbone sera différent selon la nuance d'acier utilisée, pour la conception de lames, nous utiliserons généralement des aciers ayant un taux de carbone entre 0.7 et 1.3%. En dessous de ce taux, l'acier ne présenterai pas une dureté suffisante pour concevoir une lame durable, en revanche des aciers à faible teneur en carbone peuvent parfois être utilisés pour la conception de lame en acier sandwich (voir plus bas) ou bien pour réaliser des pièces autres que des lames (des ressorts par exemple).
D'autres éléments peuvent être retrouvés dans les aciers utilisés en coutellerie, comme le nickel, le chrome, le manganèse etc...
Le type d'acier utilisé dépendra de l'utilisation futur du couteau, et des désires de son propriétaire, une lame de couteau pliant n'aura pas les même contraintes qu'une lame de couteau de survie, les aciers et traitements thermiques utilisés seront donc potentiellement différents.
Les points forts des aciers carbone sont une structure plus fine ainsi qu'une dureté moins élevé que les inox, se qui leur permet d'avoir généralement un tranchant de meilleur qualité et un aiguisage plus simple à réaliser.
En revanche l'entretien d'une lame en acier carbone est plus méticuleuse du fait que ces aciers peuvent s'oxyder très facilement.
Il sera très important de prendre soin de ses lames en les protégeant du l'humidité, bien évidemment pas de lave vaisselle, et un essuyage desuite après utilisation pour éviter que la lame ne s'oxyde. Il est vivement conseillé de placer une fine couche d'huile végétale sur la lame lorsque celle ci ne sera pas utilisée pendant un certain temps.
Dernier point, une lame en acier carbone va obligatoirement se patiner, c'est à dire qu'il va apparaitre sur la lame des taches de couleurs variées qui résulte d'une réaction entre le contact du sel, de l'humidité et surtout de l'acidité des aliments et la lame.
Cette patine est tout à fait naturelle et inévitable, elle offre d'ailleurs une protection de la lame contre la corrosion.
La patine peut-être retirée par un léger ponçage, mais bon nombre de couteliers et amateurs de coutellerie vous dirons que la patine n'est autre que l'âme du couteau, la preuve qu'il à un passé, une histoire, et qu'elle dois donc être conservée.
Les aciers inox
Les aciers inoxydables sont différents des aciers carbone de part leurs compositions, pour être considéré comme inox ils devront être composés d'au moins 10.5% de chrome.
La dureté de ses aciers est souvent supérieur aux aciers carbone, se qui leur donne un avantage de garder un bon tranchant plus longtemps, en revanche leur aiguisage en devient plus complexe et il est difficile d'obtenir un tranchant de la même qualité que sur un acier carbone.
Le gros avantage des inox c'est leur faible besoin en entretien, ses aciers supportent bien mieux l'humidité et serons donc plus simple à entretenir et demanderons bien moins de méticulosité.
La patine se formant sur les aciers carbone, comme expliqué juste au dessus, ne se forme pas sur les aciers inox (avec une utilisation classique), la lame restera donc dans le même état qu'au premier jour.
Un entretien rigoureux est tout de même conseillé si vous souhaitez garder votre couteau en bon état le plus longtemps possible, il est donc vivement déconseillé de les passer au lave vaisselle.
Les aciers "complexes"
En plus des deux catégories vus au dessus, nous pouvons en citer une 3ème, les aciers composés de plusieurs nuances d'aciers différentes.
Dans cette catégorie nous pouvons bien évidemment parler des aciers "damas", qui sont un "feuilletage" de minimum deux nuances d'aciers, généralement un acier riche en nickel qui aura une couleur clair, et une nuance à haute teneur en carbone qui sortira sombre après l'étape de la révélation.
Le création du damas est une procédé de forge long, fastidieux et très technique, se qui occasionne un prix supérieur aux aciers plus classiques.
Rappelons qu'un damas peut-être aussi bien constitué d'aciers carbone que d'inox et qu'il existe une multitude de motifs différents.
Pour voir un exemple de couteau en damas cliquez ici ou ici.
Nous pouvons aussi retrouver des aciers de type "sandwichs", aussi appelé San Mai (3 couches) en japonais mais encore d'autres variantes comme le Cu Mai (5 couches) ou les suminagashi.
Un acier sandwich est donc constitué de 3 couches d'acier, une au centre (l'âme) ou se retrouvera le tranchant et qui sera constitué d'un acier à la dureté élevé pour conserver un tranchant le plus durable possible. Les deux couches extérieurs, sur les flancs seront constitués d'aciers généralement à faible teneur en carbone, permettant d'offrir à la lame une bonne souplesse.
En plus d'obtenir des caractéristiques techniques intéressantes, cette technique de forge offre aussi un avantage visuelle, lors de l'étape finale de la réalisation d'une lame en acier San Mai, la révélation, les aciers prendrons des teintes différentes, offrant un tranchant aux teintes très sombres et des flancs bien plus clair.
Pour voir un exemple de San Mai, cliquer ici
Voici également un exemple de suminagashi 67 couches ici
Les manches
Pour la conception des manches j'utilise un grand nombre de matériaux différents, naturels ou non, qui présenterons des qualités et des inconvénients.
Parmi les matériaux le plus souvent utilisés je peux citer:
- le bois : local ou exotique, il propose des variations impressionnantes en terme de couleurs, de veinages, de textures ou bien même d'odeurs. Il peut-être d'un noir profond avec l'Ebène du Gabon, d'un rouge soutenu avec le Padouk, d'une jolie teinte violet avec l'Amarante, avoir de somptueux veinages comme l'Olivier ou bien le bois de fer et avoir une douce odeur comme le Thuya ou bien le Genévrier. Il y en à vraiment pour tous les goûts.
- le bois stabilisé : Le Processus de stabilisation consiste à imprégner le bois à cœur à l'aide de résine, teintée ou non. Cela offre plusieurs avantages, il permet d'offrir au bois une résistance sans faille contre le temps. Il devient insensible à l'humidité, champignons et autres agressions possible. Il permet aussi d'offrir une solidité très importante, surtout pour des bois trop fragiles pour être utilisés dans la coutellerie comme certaines loupes, ou bien certaines essences (peuplier par exemple).
Le dernier point est la possibilité de teinté la résine de stabilisation, et ainsi d'obtenir des morceaux de bois de couleurs très variés et impossible, bien évidemment, à trouver dans la nature.
- Les synthétiques : Bon nombre de matériaux synthétiques sont utilisés pour la réalisation des manches, ses matériaux, insensible à l'humidité et souvent d'une très grande résistance présente des motifs et couleurs infinis. Pour n'en citer que quelques un nous pouvons trouver le carbone, le G10, le micarta (tissus imprégné de résine), l'elforyn (ivoire synthétique) etc...
- Les matières animal : Les matières animal sont utilisés dans la coutellerie depuis très longtemps, et nombreuses sont les posibilité.
Sur mes couteaux je peux utiliser les cornes, qu'elles soient de béliers, de buffles ou bien de Zébus, elles prennent différentes couleurs, souvent blonde ou noir, parfois marbré. J'utilise également les os, naturels ou teintés. L'ivoire de phacochère est également souvent utilisé ainsi que des matières fossiles comme l'ivoire ou bien la molaire de Mammouth.